LE CHRISTIANISME
SATANIQUE ET LA
CREATION DU
7eme JOUR

 

PREMIÈRE PARTIE

 

« Un ange du Seigneur »

 

 

    Il n’y a rien d’aussi égoïste et ennuyant que de vouloir parler longuement de soi à autrui. Mais lorsqu’il s’agit de relater un fait personnel, peu de choix s’offre au narrateur et c’est ce à quoi je me trouve confronté. Mais la déposition de cette expérience personnelle est nécessaire pour appréhender le thème principal de ce livre et par conséquent, je vous suis reconnaissant de me supporter un moment.

 

 

CHAPITRE I

 

ACHEMINEMENT

    

     Mon père fut un ancien séminariste de l’église catholique romaine et assurément, son rêve était de devenir un prêtre. Mais pour des raisons personnelles, il quitta le séminaire avant son ordination pour se lancer dans le commerce où il connut un grand succès. Sa vie fut légendaire et plus de vingt ans après sa mort, les citadins évoquent toujours son souvenir dans l’admiration. Il est considéré comme un homme qui était en avance par rapport à ceux de son époque… Néanmoins, malgré sa brillante réussite sociale et sa renommée légendaire, il resta fidèle à son église. Avec le concours d’autres anciens séminaristes, ils formèrent une chorale en latin pour l’animation des messes de la paroisse. Selon toute apparence, il était un bon chrétien et la formation spirituelle qu’il nous inculquât était radicalement catholique.

 

     Premières apparitions

 

     En ce qui me concerne, les choses ont commencé à l’âge de quinze ans lorsque j’étais en classe de sixième. J’étais fervent catholique et au milieu de la nuit, il m’arrivait de me retrouver seul pour réciter le chapelet. Je n’avais aucun motif de prière, aucune requête. Je n’avais aucun besoin matériel ou financier car mon père était un des grands commerçants de la région et ma mère gérait un restaurant qui procurait beaucoup d’argent. Je ne trouvais aucune explication à cette ferveur religieuse et comme tout bon chrétien, j’attendais constamment le retour imminent du Seigneur Jésus-Christ ainsi qu’il l’a recommandé dans sa Parole. Une nuit, je fis un simple rêve qui marqua un tournant décisif dans ma vie. Dans mon rêve, il soufflait un grand vent dans lequel un bébé pleurait. J’eus alors le pressentiment d’assister à la naissance d’un bébé. Mais, quelque chose me dit que cet événement était le retour du Christ. Alors, j’ai cherché à sortir de ma chambre afin de voir le rédempteur arriver dans les nuées. J’étais couché sur le dos et j’ai tenté de me relever en pliant mon genou. À cet instant même, je vis apparaître sur le toit de ma maison une lumière éblouissante au milieu de laquelle j’aperçus le buste du Seigneur Jésus qui me dit : « Enfant, regarde ! » Alors, je vis une autre scène dans laquelle deux hommes, l’un vêtu de blanc, l’autre vêtu de noir se diriger vers moi à vive allure… Je rêvais mais cela était comme un fait réel et j’avais très peur de cette apparition. Alors, je criais et je me débattais. Finalement, j’ai réussi à me réveiller et j’ai fui hors de ma chambre. Dehors, il faisait noir et il régnait un grand calme car tout le monde dormait. Je me retrouvais dans l’angoisse. J’entendais seulement le ronflement des dormeurs et les aboiements lointains de chiens ainsi que le chant de quelques oiseaux nocturnes… J’avais très peur et désormais, j’ai de la peine à me retrouver seul car j’ai toujours l’impression que cette apparition se reproduira. Depuis ce jour, comme une imposition, j’observe le jeûne une fois par semaine sans jamais me soustraire et cela a continué pendant vingt-sept ans. Un des prêtres de la paroisse, monsieur l’Abbé X. O. me demandait toujours : « Gabriel, tu es jeune et je ne comprends pas pourquoi tu jeûnes aussi fréquemment. » Je ne savais pourquoi tant de mortifications me furent imposées à cette période innocente de ma jeunesse. Par conséquent, je ne savais quelle réponse donner au prêtre. Néanmoins, je lui répondis que je jeûnais pour mes péchés. En plus de ces jeûnes, je faisais constamment des rêves sur la Vierge Marie, sur le Seigneur Jésus et je voyais des anges qui traversaient ma chambre. À partir de ce moment, un sixième sens a commencé à se développer en moi car je connaissais l’avenir. Souvent, je rêvais aussi que j’étais poursuivi par des monstres et finalement je suis tombé malade. Je fus obligé de suspendre mes études pendant un trimestre. Il y avait quelque chose dans ma tête, comme un voile qui enveloppait le devant de mon cerveau de sorte que je n’arrivais plus à me concentrer et cela affecta le reste de mes études. Même si je parvenais à être parmi les premiers de ma classe, c’était au prix d’énormes efforts. Tout le monde s’inquiétait de ma santé et je pensais que je devenais fou. Mes parents ont alors pris la chose au sérieux et les recherches entreprises dans le spiritisme par la complicité des charlatans ont été plutôt rassurantes. Mais je n’ai jamais été guéri de ce mal jusqu’à nos jours et je n’ai plus retrouvé mon équilibre psychologique.

 

 

     Vagabondage religieux

 

     Depuis les apparitions du Christ et de la Madone, toute mon attention s’est focalisée sur la religion et mon rêve était de devenir un prêtre catholique. Cette passion désordonnée pour Dieu m’a poussé à vouloir étudier toutes les religions. Enfant catholique et sous le regard d’un père attentif, ma soif pour Dieu était grande et je me plaisais à écouter discrètement toutes les instructions bibliques même de sources non catholiques. Plus tard, avec la mort de mon père, toutes les portes m’étaient ouvertes pour un vagabondage religieux dans le but d’étancher cette intense soif spirituelle.

 

     Du catholicisme aux Témoins de Jéhovah

     Ma première expérience fut riche avec les frères Témoins de Jéhovah qui m’ont enseigné leur Bible pendant deux ans à raison de deux heures d’étude par semaine. J’ai été bien préparé et devais les accompagner dans la rue, de porte en porte pour l’évangélisation. Mais un détail m’empêchait d’enseigner la doctrine des Témoins de Jéhovah car pour eux, la mort d’un être humain n’est pas différente de celle d’un animal car il n’y a pas d’esprit qui survit après la mort. Pourtant, presque tout le monde dans notre ville croit à la survie de l’esprit après la mort. Je ne pouvais donc pas accompagner mes amis Témoins de Jéhovah pour enseigner le contraire de nos croyances. À coup sûr, on me prendrait pour un fou. Cette prise de position a provoqué un certain dissentiment entre mes amis et moi et la séparation fut douloureuse. Mais ils avaient réussi à me convaincre que l’église catholique n’enseignait pas la véritable doctrine contenue dans la Sainte Bible. Ils m’ont convaincu aussi que l’église catholique était Babylone la Grande décrite dans le livre de l’apocalypse.

 

     Du catholicisme au protestantisme 

     Après cette séparation d’avec les Témoins de Jéhovah, j’ai continué à fréquenter assidûment mon église d’origine. J’étais alors un catholique doté d’un esprit critique et je n’hésitais pas à poser des questions de grandes envergures qui dérangeaient beaucoup. Dans une de ses fréquentes crises de colère, l’aumônier des élèves, monsieur l’Abbé G. T. m’a interpellé un jour : « Gabriel, qu’est-ce que tu crois faire ? Vas-tu créer une autre religion ou quoi ? » Plus tard, je fus élu président diocésain de la J.E.C. (Jeunesse Étudiante Catholique) qui est un rassemblement d’élèves catholiques du secondaire. Par ce mouvement, j’eus le privilège d’assister au congrès mondial de la jeunesse à Rome en 1985 sous l’égide du Pape Jean-Paul II ; ce fut pour moi une merveilleuse expérience. Il y avait toujours en moi comme une soif pour Dieu, un grand vide dans mon cœur que je cherchais désespérément à combler. Mais avec la mort de mon richissime père et les nombreuses difficultés qui ont jailli à la suite de l’héritage, j’ai commencé à glisser dangereusement dans la magie noire en accumulant des fétiches et à pratiquer une forme de sorcellerie dans le souci de me protéger. En général, c’est ce que font beaucoup d’Africains en temps de difficultés. Quelques années plus tard, par le truchement de ma grande sœur qui s’est mariée à un fils de pasteur, j’ai commencé à m’intéresser aux protestants de l’église des Assemblées de Dieu où j’ai fini par me convertir. J’ai alors jeté les fétiches et je me suis plongé de nouveau dans des jeûnes répétés et la prière. J’ai donc reçu mon deuxième baptême par immersion chez les protestants et spirituellement j’ai grandi par le baptême du Saint-Esprit suivi du « parlé en langues ». Mais après ce baptême protestant, lorsque je suis sorti de l’eau, j’eus l’impression que du feu était allumé dans ma vie. Je pouvais sentir ce feu qui me brûlait et les deux années qui ont suivi furent les plus malheureuses de ma vie. Néanmoins, la guérison des malades et le pouvoir que les pasteurs protestants exerçaient sur les démons pendant les prières de délivrance m’ont mystifié car chez les catholiques, et surtout dans mon pays, de tels charismes de l’Esprit-Saint ne se manifestaient pas encore. Même mes anciens amis Témoins de Jéhovah avec leur savoir étendu sur l’histoire de la Bible n’exerçaient pas de tels charismes. Je pensais alors devenir un pasteur et je suis tombé littéralement amoureux du protestantisme à cause de la puissance de leurs intercessions et surtout à cause de leur fidélité dans l’obéissance de La Parole de Dieu. Mais je me trompais car deux années seulement après mon baptême, j’ai connu mes premiers déboires avec un protestant charismatique de la capitale qui, au lieu de s’affilier à une église, a délibérément choisi de transformer sa maison d’habitation en chapelle. Il exerçait des dons de prophétie, guérissait des malades et donnait des messages de Dieu. Il habitait non loin de l’aéroport entre les avenues Léo Frobenius et Loudun. À cette époque, je préparais mon examen de baccalauréat série D. Ce prophète m’a révélé par des prophéties que ma réussite à l’examen est garantie par Dieu. Mais je fus profondément déçu car les résultats furent catastrophiques aussi bien pour moi que pour tous mes camarades de classe car, sur un total d’environ soixante élèves, un seul fut reçu aux examens après un rachat. Cela s’explique par le fait que notre préparation n’a été ni bonne ni sérieuse. En effet, de la classe de seconde jusqu’en terminale, nous n’avions pas de professeur de mathématique et presque pas de prof de physique chimie. La révolution venait de transformer les C.E.G. (collèges d’enseignement général) en lycées sans fournir de personnel adéquat. Quand bien même mon échec était prévisible, je fus néanmoins déçu à cause des prophéties mensongères de cet homme qui faisait des miracles et qui prétendait parler au nom de Dieu. Plus tard, des malades ont commencé à mourir dans ce lieu de prière, ce qui attira l’attention de la gendarmerie et le soi-disant prophète a fini par perdre la raison et s’est retrouvé dans la forêt de la capitale. Ce fut ma première déception. Une grande désillusion qui va aiguiser davantage mon esprit critique. La même année, des querelles ont aussi éclaté entre les membres d’une même église protestante de ma région et le dimanche, une partie de l’église priait sous un arbre tandis que la deuxième partie priait dans l’église ; les uns et les autres étant seulement séparés de quelques mètres. Ce fut un scandale pour moi qui était un bébé chrétien d’autant plus que de telles choses n’ont jamais eu lieu chez les catholiques. Alors, j’ai perdu mon assurance, moi qui prenais les protestants pour des anges. Ma passion s’est donc éteinte.

 

      Aliénation de la foi Doucement

      Doucement, j’ai commencé à me retirer de l’église protestante pour me retrouver seul dans ma maison sans religion et sans Dieu. J’ai fini par oublier Dieu et par commencer à amasser de nouveaux fétiches, histoire de me protéger contre mes ennemis car je vivais désormais dans la phobie depuis que j’ai cessé de fréquenter l’église protestante. Cette fois-ci, j’ai consulté d’anciens sorciers professionnels et ils ont fait de moi un fétichiste. Parmi les nombreux fétiches accumulés, un d’entre eux exigeait le  sacrifice d’un cheval noir et son but était de me protéger. Sans aucune initiation, j’ai alors commencé à expérimenter la projection astrale et, juste avant chaque sommeil, mon esprit sortait de mon corps et se retrouvait sur la toiture de ma maison. Je priais toujours dans le jeûne mais aussi, je pratiquais discrètement cette forme de sorcellerie. La sorcellerie est très efficace pour la résolution des difficultés de la vie mais elle est d’origine satanique et ceux qui la pratiquent n’hériteront pas du royaume de Dieu. Permettez-moi de vous expliquer brièvement en quoi elle est diabolique.

 

  

 

     Principe et fonctionnement de la sorcellerie africaine

 

     Selon les magiciens, tout ce qui existe dans le monde est une matière et toute matière est une âme vivante. Par exemple, le charbon de bois est une âme vivante. Le morceau de bois sec qui traîne dans la rue est aussi une chose vivante… Pour comprendre cette vérité, il vous suffit de mettre du feu sur le morceau de bois sec ou sur le charbon et vous verrez qu’il est capable de cuire votre repas ou d’incendier toute une ville. Toute matière est donc vivante et une certaine force sommeille toujours en elle. Il suffit simplement de découvrir comment réveiller cette force et c’est cela un des principes de base de la magie noire.

     Toute matière, tout ce qui existe sur terre, visible ou invisible possède un caractère très spécial appelé « la spécificité de la matière » qui n’est rien d’autre que le pouvoir détenu par cette chose. Par exemple, les fleurs de tournesol s’orientent toujours vers le soleil ; le caméléon possède la capacité de s’adapter à tout environnement en imitant la couleur de son milieu…C’est cela leur caractère spécifique. La spécificité d’une fille vierge est différente de celle d’une mère. Chaque jour de la semaine possède sa propre spécificité et le fait que le sabbat ait lieu le samedi et que le vendredi soit considéré comme un grand jour pour les musulmans n’est pas gratuit. L’ordre de naissance possède aussi sa spécificité de sorte, tout premier né est spécifiquement différent du septième dans la naissance… Ainsi donc, la combinaison de plusieurs matières peut donner naissance à une forme de vie. Par exemple, si vous combinez intelligemment des morceaux de bois, vous parviendrez à ériger une belle villa. De même, les bicyclettes, les voitures, les avions etc., ne sont qu’une combinaison savante et intelligente de quelques morceaux de fer et de caoutchouc. Une voiture est donc une âme vivante. De même, si vous combinez certains éléments de la nature selon une connaissance secrète et diabolique en exploitant la spécificité de la matière, vous pouvez donner naissance à une force invisible qui commande le monde matériel. C’est cela la magie noire ou l’expression de la matière.

 

     Deux exemples pratiques

 

     Si vous cherchez à casser un groupe ou à diviser les membres d’une famille ; si par jalousie vous désirez briser la vie d’un couple, la méthode est simple par la combinaison savante et secrète des spécificités de plusieurs matières incompatibles. Par exemple, vous savez que le chat, la souris, le chien, le lièvre, le singe et la hyène ne font jamais bon ménage. Chaque fois que ces animaux se retrouvent, il y a toujours des bagarres et des déchirements. Ainsi donc, si vous combinez leurs déchets ou leur pelage d’une certaine manière « secrète », associés à d’autres produits spécifiques « secrets », en incluant des objets « secrets » ayant appartenu à ce groupe visé, et si vous répandez ensuite cette mixture dans un endroit « secret » où le groupe se réunit, à coup sûr, vous assisterez à l’explosion et au bouleversement de la situation dans ce milieu. Confusion totale, incompatibilité d’humeur, l’atmosphère s’envenime, les uns se mettent en colère sans aucune raison apparente et la guerre éclate… finalement, le groupe se disloquera. C’est cela l’expression de la matière utilisée pour séparer couples, amis, familles et associations. Et ça marche ! Seuls les vrais chrétiens qui ont une fois à soulever les montagnes opposent une résistance exceptionnelle à cette forme  d’attaque.

    

     Selon l’explication d’un initié, pour devenir un sorcier africain vous devez manger une pâte spéciale et diabolique qui est préparée par des combinaisons secrètes d’un morceau de chair humaine, d’un caméléon, d’une poule noire, de trois chauves-souris, des racines d’un arbre frappé par la foudre plus cinq autres éléments secrets et indispensables que je ne citerai pas pour ne pas initier le lecteur à ces pratiques sataniques. La préparation de la pâte est toute une cérémonie secrète pendant laquelle le caméléon est tué par pendaison à l’aide d’une ficelle spéciale après qu’il ait pris successivement les couleurs noir, blanc et rouge. La pâte se prépare sur un foyer à trois pierres de sorte que la troisième pierre est remplacée par une hache ayant participé à une guerre ou ayant déjà servi à égorger une personne. Il y a un jour déterminé où la pâte est préparée en fonction de la position de la lune dans le ciel… Il y a des incantations à faire pendant les préparations et des promesses qui sont un contrat avec des forces spirituelles déchues. Lorsque vous mangez cette pâte, après votre premier sommeil, vous constatez au réveil que vous n’êtes plus la même personne car un instinct vous permet de  reconnaître les autres sorciers et vous voyez le monde spirituel. À partir de ce moment, vous êtes capable de happer l’âme d’une personne, de la tuer ou de lui jeter un sort par le regard ou par un simple geste ou un mouvement de la tête. Un esprit de sorcellerie s’est implanté en vous et vous donne ce pouvoir spirituel surnaturel et satanique. Vous et vos enfants êtes constamment protégés et vous pensez être invincibles et immortels. Il y a plusieurs formes de sorcellerie en fonction des pays, des régions, des ethnies, etc. Chaque dénomination de sorciers possède sa spécialité. La magie noire n’est rien d’autre qu’une imitation perverse et une profanation des œuvres du Dieu très saint.

 

     Retour au bercail

 

     Après tout ceci, je me suis procuré un Coran en français que j’ai lu d’un trait. J’ai commencé à aimer l’Islam et je projetais d’y faire un tour car j’ai vu beaucoup de catholiques abandonner leur foi pour cette religion. Parmi eux se trouvaient de grands intellectuels, des hommes respectés. Je pensais alors que toutes les religions de la planète étaient l’œuvre d’un même Dieu. Mais en lisant mon Coran, j’ai été profondément troublé en constatant que l’Islam et le christianisme étaient diamétralement opposés. Je citerai deux exemples parmi tant d’autres pour me justifier : la Bible enseigne que Jésus-Christ est le fils de Dieu alors que le Coran déclare que Dieu n’a pas de fils : Coran 17 : (105-111). La Bible enseigne aussi que le Christ fût crucifié et qu’il est mort pour payer le prix de nos péchés afin de nous réconcilier avec Dieu. Par contre, le Coran déclare que le Christ ne fût pas crucifié et qu’il n’est pas mort. Il affirme qu’une tierce personne l’aurait remplacé sur la croix et serait mort en lieu et place de Jésus-Christ (sourate 4, aux versets 157-158). J’étais en train de lutter avec ces écrits contradictoires lorsque j’ai reçu la visite d’un prophète qui exerçait ses fonctions dans le renouveau charismatique catholique de ma paroisse. Il serait venu me parler de la part du Seigneur Jésus-Christ. Selon lui, le Seigneur m’invitait impérativement à abandonner les fétiches et de rejoindre l’église catholique. Alors, je me suis approché pour voir ce qui se passait au juste dans ce groupe en effervescence. En observant, je me suis rendu compte que, mieux que les protestants, le renouveau charismatique catholique guérissait maintenant beaucoup de malades, convertissait des païens et des femmes stériles portaient des enfants. Les témoignages étaient légion qu’on ne pouvait les dénombrer. Une telle manifestation de puissance, c’est exactement ce qui enflamme ma passion.

     J’ai décidé donc de répondre à l’appel du Seigneur en me joignant au groupe de prière charismatique dans ma religion d’origine. Le groupe était dirigé avec un bras de fer par une dame qui est devenue comme ma mère et que j’appelais « maman. » J’ai donc jeté de nouveau les fétiches et cela a provoqué une réaction de la part des démons. Mais « ma maman » qui était la bergère du groupe de prière m’a aidé à me débarrasser de ces démons. Après cette « délivrance », j’ai alors commencé à faire des sorties avec le groupe de prière dans les différentes paroisses pour évangéliser et soutenir la foi de nos frères catholiques. Ma passion est toujours forte dans la pratique des exercices spirituels et je me suis de nouveau plongé tout seul dans les jeûnes interminables et à faire des veillées nocturnes et solitaires sans tenir compte de celles organisées par le groupe de prière. Je fus le premier dans le groupe charismatique à réciter une série de trente rosaires par jour à raison de trente minutes par rosaire, ce qui donne un total journalier de quinze heures de prières ininterrompues par la récitation du chapelet sans compter les chants, les intentions, etc. C’est dans le renouveau charismatique catholique que, pour la première fois de ma vie, j’ai commencé à avoir « des visions ». Une vision est un rêve très court, un flash rapide que vous recevez pendant la prière et qui relate une foule de choses qui se réalisent à coup sûr. C’est le Saint-Esprit qui vous informe d’avance sur des événements futurs pour l’édification de l’église… Pendant les chemins de croix, il m’arrivait de sangloter et de pleurer à chaudes larmes. La bergère m’a toujours préconisé de donner mon témoignage partout dans nos déplacements car mes expériences chez les Témoins de Jéhovah, les Protestants et les pratiques de la magie noire me donnaient des sujets de témoignages très édifiants. J’ai donc donné mes témoignages dans les différentes paroisses, dans les rencontres d’élèves du secondaire et devant des centaines de fidèles catholiques qui furent édifiés et qui m’ont exprimé leur reconnaissance car, j’ouvrais leurs yeux sur les conséquences des pratiques de la sorcellerie ou de la magie noire… Tous ces témoignages sont enregistrés et conservés par le groupe du renouveau charismatique de ma paroisse.

     Chez nous en Afrique, quelle que soit la religion pratiquée, beaucoup de fidèles n’abandonnent pas totalement leurs fétiches et leurs coutumes ancestrales qui sont pourtant en contradiction avec les enseignements bibliques. Alors, dans mes témoignages, je disais à mes frères catholiques qui possèdent presque tous des fétiches, qui consultent les marabouts et qui pratiquent discrètement une forme quelconque de sorcellerie qu’ils étaient des ennemis de la croix du Christ et qu’ils crucifiaient le Christ une seconde fois. Je leur disais ceci : « Si vous avez un fétiche sur vous ; que ce soit une bague ou un bracelet au poignet qui vous donne du succès ; que ce soit un fétiche caché dans votre maison et qui vous protège, sachez que cette chose est votre dieu et que ce bracelet que vous portez constitue le symbole de votre alliance avec ce dieu. Puisque ce fétiche a le pouvoir de changer les événements de votre vie en vous donnant la prééminence et la protection, alors il est votre dieu et vous n’avez pas part à la gloire du Christ… »